L’enseignant de L’ÉLM
Johanne Lapointe

1. L’enseignant de l’ÉLM enseigne une vérité qui se dérobe à la conscience des élèves, il élucide le rapport du sujet à la vérité.

2. Le désir de transmettre un savoir psychanalytique fait face au désir de savoir un savoir psychanalytique des élèves. Les deux protagonistes occupent une position tendant au dévoilement dans leur recherche de la vérité du désir, de leur propre désir.

Nous voyons bien là que la transmission d’un savoir analytique par l’enseignant n’a pas pour visée la formation de techniciens de la psychanalyse, mais qu’elle se situe plutôt au niveau d’une mise au travail “ constante ” portant d’abord sur les écrits freudiens et lacaniens, puis sur le dévoilement rendu possible par l’analyse et par la réflexion sur le savoir du champ psychanalytique.

Pour qu’il y ait mise au travail “ constante ” et pour ne pas tomber dans la technicité (afin de ne pas réduire le psychanalyste à un objet), nous devons considérer l’enseignant comme le transmetteur d’un savoir non fini, de fait jamais fini (puisqu’il n’y a pas de vérité qu’on puisse dire toute [...]. La vérité ne sert à rien qu’à faire la place où se dénonce ce savoir). Cela laisse place non plus à Un savoir mais à des savoirs qui s’entendent (ouir), qui se disent, se réfléchissent, se travaillent et s’écrivent. Il y a donc une part d’invention dans ce travail à faire par l’élève qui reçoit cet enseignement.

Pour laisser place à l’invention, la parole de l’enseignant tend à laisser agir le logos ou le signifiant rendant ainsi possible la formation d’un sens. Il s’agit donc pour l’enseignant de parler d’une parole qui parle à la place de l’homme et qu’il faut ouir pour en restituer le sens.