L’École Lacanienne de Montréal (ÉLM) a été fondée à Montréal
par des personnes qui se sont engagées à y entreprendre un travail
: celui de faire circuler la pratique et le discours de la psychanalyse
tels que nous l’ont enseigné Sigmund Freud et, à sa suite, Jacques
Lacan.
L’École Lacanienne de Montréal accueille quiconque a le désir
de poursuivre un tel travail : les analystes ou les ceux qui désirent
le devenir ; les personnes qui, hors de tout ésotérisme et de
tout endoctrinement, désirent y trouver refuge contre le “ mal-être
” de la civilisation ; et enfin toute personne qui désire enrichir
son travail et sa pratique par l’apport de la psychanalyse (thérapeutes,
étudiants, infirmiers, intervenants sociaux, etc.)
L’École lacanienne de Montréal se veut un lieu de “ mise au savoir
” et de “ production de savoir ”, à savoir le savoir de l’inconscient.
Elle veille donc à ce que soient mises en place toutes les conditions
nécessaires pour que circule ce savoir. Cette circulation, pour
autant qu’elle soit un but, est donc l’objet de jouissance des
membres de l’École, cela étant que le savoir cause une perte de
savoir.
L’École s’est dotée d’une structure organisationnelle qui en
favorise la prise en charge et la mise en acte personnelle. Le
travail qui y est effectué ne se voit pas récompensé par une promotion
(aucune hiérarchie dans l’École), mais par un retentissement,
une diffusion au sein et à l’extérieur de l’École. De même, les
menus travaux ne sont pas réservés aux “ moins gradés ”, aux plus
jeunes, aux nouveaux venus, etc.
Comme le souligne Lacan, puisque “ l’enseignement de la psychanalyse
ne peut se transmettre d’un sujet à l’autre que par un transfert
de travail ”, ce transfert est ce qui “ fait école ”, ce qui noue
entre eux les membres de l’École. L’enthousiasme qui en résulte
fait acte dans la promotion de la cause de l’être du membre de
l’École (de son désir) dans le champ social.
La transmission du savoir de l’inconscient grâce au transfert
s’effectuera à partir de lieux tels :
a) les séminaires
b) les cartels
c) les colloques
d) les publications
e) la Passe
f) la cure
g) les contrôles ou supervisions
Les crises qui surgiront dans l’École seront analysées dans un
contexte de “ parole pleine ”, c’est-à-dire dans un lieu de paroles
débarrassées des effets imaginaires propres à la constitution
d’un groupe (qu’on pense seulement ici à la jalousie).
La contribution financière des membres de l’École sera entièrement
consacrée aux publications et à la diffusion. Cette contribution
pourrait être calculée d’une façon telle qu’elle n’empêche aucun
futur membre d’entrer dans l’École (ex. : l’équivalent d’un revenu
hebdomadaire en salaire, prêt étudiant, prestation d’aide sociale,
etc.).
Il est du devoir des membres de l’École de faire valoir l’incidence
civilisatrice qui résulte de la pratique de la psychanalyse. Celle-ci
propose en effets une forme d’amour qui serait à la base d’un
nouveau lien social : l’amour de l’inconscient, c’est-à-dire l’ouverture
à la présence de l’Autre au sein même de notre être.
Puisque cette École se dit lacanienne, elle consacre la topologie,
ce moyen par lequel Lacan a articulé des champs de la subjectivité
humaine qui ne peuvent s’appréhender autrement, comme étant la
spécificité sur laquelle reposent ses assises.