"Lacan, passeur de Marx: L’invention du symptôme" de Pierre Bruno A plusieurs reprises, Lacan a rendu hommage à Marx d'avoir inventé le symptôme, tout en prenant soin de distinguer la conception ultérieure qu'en forge Freud. Il souligne ainsi la portée « insurrectionnelle » du symptôme et s'oppose aux thérapeutiques qui voudraient l'éradiquer, comme au discours du maître qui voudrait le dompter. Si le symptôme est originairement le marqueur grâce auquel chacun se soustrait à la jouissance de l'Autre (du parental au sociétal), il ne peut produire une satisfaction non pathologique qu'à une condition : sa jouissance de symptôme doit être dévalorisée, ce que peut obtenir une psychanalyse conduite à sa fin. Pierre Bruno montre ici que dans sa critique assidue de Marx, Lacan met en évidence des impasses de la baguette marxiste, principalement son aveuglement quant à la jouissance, mais restitue la pertinence majeure de son œuvre. Pierre Bruno est psychanalyste à Paris, membre de l'association de psychanalyse Jacques Lacan (APJL). Il est le créateur et directeur de la revue Barca! Poésie, politique, psychanalyse et directeur de la revue PSYCHANALYSE...Le mot-clé de ce séminaire est la division du sujet l'expérience du cartel permettra à chacun de mettre à l'épreuve le passage de la logique subjective à la logique collective, produisant ainsi une nouvelle manière de faire lien social (un en-plus) tout en éprouvant simultanément la faille dans l'Autre. Le collectif n'est autre que le sujet individuel et il s'énonce en trois temps: L'instant de voir, le temps pour comprendre et le moment de conclure... " Le délire a un statut à part qui exige un tri entre symptôme et fantasme. On pourrait définir le délire comme un fantasme dans lequel l’accès à l’agent de la castration (le père réel) est fermé, du fait de l’absence d’une clé symbolique. Quand Lacan parle du NdP comme étant cette clé, il faut d’abord se demander : qu’est-ce qu’un nom ? Sans doute est-ce ce qui remplace le père concret par un MOT propre, mais c’est aussi quelque chose qui se donne comme réel avant même qu’aucune signification n’en soit éventuellement induite. De ces considérations, il s’ensuit que le délire n’est pas seulement, ni même principalement une formation de l’inconscient, qu’il suffirait de traduire dans un langage ordinaire pour en dévoiler le sens, mais qu’il est l’armature même de la relation à l’Autre, en tant que la volonté de jouissance serait originairement dans l’Autre, L’Autre, c.-à-d. d’abord, le langage. Cette volonté de jouissance, dès lors que le sujet, par ce qu’on peut appeler un vol, la prend à l’Autre, définit le processus du sujet, décidément prométhéen. Par ce vol, le sujet se divise, parce que la partition de l’Autre, par laquelle il effectue cette translation de volonté suppose en permanence qu’il prélève en lui-même la part qui sera la monnaie, au sens strict, de la part qu’il prélèvera dans l’Autre. « P. 230 Lacan, passeur de Marx. (ces dernières lignes ne sont pas sans évoquer le vol de la lettre et la lettre volée)à propos du symptôme : Pierre Bruno/« A l’âge adulte, le symptôme s’est complètement substitué à la demande, qui se trouve refoulée. Le refoulement ne sera levé que dans une demande adressée à l’analyste. D’où vient le refoulement ? C’est bien sûr le refoulement du complexe d’Oedipe, soit du lien libidinal au père réactivé dans le lien à l’analyste, mais si nous voulons donner toute sa portée à la théorie ultime de Freud concernant l’ANGOISSE, nous devons conclure que ce refoulement est dû à l’angoisse, née de ce que la volonté de jouissance du sujet ayant pour conséquence de passiver le père, celui-ci se trouve menacé de ne pouvoir accomplir sa fonction de castration à l’endroit de l’Autre maternel. C’est donc seulement par une lecture doublement lacunaire que le symptôme est conçu comme l’équivalent d’une jouissance qui viendrait remplacer la jouissance de l’impossible rapport sexuel et accréditer son existence par une fraude. En effet d’une part, c’est ne pas voir que le lien libidinal à l’Autre n’est pas le rapport sexuel puisque celui-ci exige la commutativité que le symptôme justement lui refuse, refus qui implique l’interprétation pour être découvert. C’est ne pas voir d’autre part que la clé du refoulement réside dans l’angoisse d’une annihilation du père réel, c.-à-d. du père non soumis à la volonté de jouissance du sujet et en conséquence immunisé contre la castration. P. 250 Lacan. À propos du symptôme : Pierre Bruno/« A l’âge adulte, le symptôme s’est complètement substitué à la demande, qui se trouve refoulée. Le refoulement ne sera levé que dans une demande adressée à l’analyste. D’où vient le refoulement ? C’est bien sûr le refoulement du complexe d’Oedipe, soit du lien libidinal au père réactivé dans le lien à l’analyste, mais si nous voulons donner toute sa portée à la théorie ultime de Freud concernant l’ANGOISSE, nous devons conclure que ce refoulement est dû à l’angoisse, née de ce que la volonté de jouissance du sujet ayant pour conséquence de passiver le père, celui-ci se trouve menacé de ne pouvoir accomplir sa fonction de castration à l’endroit de l’Autre maternel. C’est donc seulement par une lecture doublement lacunaire que le symptôme est conçu comme l’équivalent d’une jouissance qui viendrait remplacer la jouissance de l’impossible rapport sexuel et accréditer son existence par une fraude. En effet, d’une part, c’est ne pas voir que le lien libidinal à l’Autre n’est pas le rapport sexuel puisque celui-ci exige la commutativité que le symptôme justement lui refuse, refus qui implique l’interprétation pour être découvert. C’est ne pas voir d’autre part que la clé du refoulement réside dans l’angoisse d’une annihilation du père réel, c.-à-d. du père non soumis à la volonté de jouissance du sujet et en conséquence immunisé contre la castration. P. 250 Lacan passeur de Marx. Francine Godin Les séminaires auront lieu par visioconférences
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