"Une psychanalyse, du rébus au rebut" de Pierre Bruno

La psychanalyse transforme le corps en changeant, dans une expérience de parole, les modalités par lesquelles celui-ci est affecté et que Freud a distinguées : inhibition, angoisse, symptôme. Le corps concerné n’est pas l’image du corps, ou corps cosmétique, mais celui de la pulsion, en tant que conséquence de la pratique langagière qui définit le seuil de l’humain, y compris chez le sujet mutique. L’expérience d’une cure suit la trajectoire d’un déchiffrement, celui de l’inconscient, jusqu’à faire l’épreuve du bord au-delà duquel cet inconscient devient réel, c’est-à-dire ininterprétable. À ces confins, l’analysant se retrouve rebut de ce déchiffrement et c’est dans cette position qu’il trouve une satisfaction, impossible à imaginer avant d’être atteinte. Pour opérer cette transformation, une psychanalyse doit soustraire le symptôme au fantasme qui en commande la pathologie et donner au symptôme la portée insurrectionnelle qui permettra au sujet de se libérer du langage au moyen du langage, en s’affranchissant du pensé par le dire. Accueillir le symptôme (et non le traquer), démonter le fantasme (et non l’alimenter) sont les deux axes de la direction d’une cure. Ce livre examine, point par point, les dimensions de cette expérience qui en est encore à ses débuts – constat qui ne doit pas faire oublier l’immense novation de sa naissance.

Responsable du groupe de lecture Stephane Quinn

Les séminaires auront lieu par visioconférences